Donner du sens à son travail, se sentir appartenir à un collectif de travail “aidant” et soudé, défendre des valeurs et des conditions de travail où chacun a son mot à dire… Quel salarié n’en a pas rêvé ? C’est en cela que se construit une culture d’entreprise forte et incarnée. Et si la porte d’entrée était le sujet des salariés aidants ?
Le saviez-vous ? Depuis le 31 mars 2022, le Code du Travail a remplacé “Qualité de vie au travail” par la “Qualité de vie et des conditions de travail” (QVCT). Cette nouvelle terminologie invite à mettre en place les moyens nécessaires pour prévenir tous les risques que les salariés peuvent rencontrer dans le cadre de l’exercice de leur métier. En résumé, La QVCT se définit comme étant « les conditions dans lesquelles les Salariés exercent leur travail, et leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci, qui déterminent la perception de la qualité de vie au travail qui en résulte ». Au-delà de la carotte de la prévention, ce qui retient l’attention c’est cette capacité de s’exprimer des salariés de s’exprimer sur cette fameuse QVCT. Intéressant!
Une culture d’entreprise assumée et incarnée
Dans le fond, toutes les entreprises cherchent à être attractives, à attirer les meilleurs talents, à les fidéliser. Soit ! Mais qu’est-ce qui les différencie les unes par rapport aux autres ? L’une des clés (et socle) est une culture d’entreprise assumée, affirmée et incarnée. Ces entreprises appliquent concrètement à l’intérieur de leur organisation ce qu’elles disent et pensent. Mais pas que! Elles engagent réellement leurs salariés dans leur processus de développement dans la construction de cette fameuse culture. Car c’est eux qui incarnent au quotidien leur valeurs et leur vision autour d’un référentiel commun construit pour eux et avec eux.
L’effet “Pshiiit”!
L’un des axes différenciants pour construire cette fameuse culture est peut-être celui des salariés aidants, “C’est bien joli, tout ça! Mais notre priorité est ailleurs, vu le contexte fragile économique et social dans lequel on se trouve”, nous diriez-vous. Certes ! Mais voyons comment des besoins exprimés à la base par des salariés sur cette thématique peuvent être inscrits, de manière plus large, dans une culture d’entreprise. Car la QVCT va bien au-delà des effets d’annonce et des opérations de communication de certaines entreprises sur des thématiques liées au bien-être au travail. Ces annonces font “pschiiit!” sur le long terme et ne permettent pas de mettre en place des indicateurs concrets et mesurables sur ce type d’initiatives, en termes d’engagement des salariés.
Un gros potentiel !
En fait, ce qui compte, dans un premier temps, ce sont les conditions d’exercice du travail (flexibilité du travail, télétravail…), la possibilité des salariés de s’exprimer sur ces dites conditions et de valoriser leur travail et leur engagement, sous l’angle toujours professionnel, et pas exclusivement centré sur l’individu. Et les salariés aidants sont un sujet parfait pour cela. Plusieurs domaines sont touchés à la fois : la qualité de vie au travail, la conciliation vie professionnelle/vie personnelle, la parentalité, le handicap, l’égalité des femmes et des hommes au travail… Voyez-vous déjà le potentiel ?
L’exemple Sanofi
En terme d’engagement des salariés, certaines entreprises ont déjà une longueur d’avance, notamment sur la thématique des aidants. Prenons, par exemple, Sanofi. Depuis la signature de son premier « accord aidant » en mars 2014, le laboratoire pharmaceutique multiplie les dispositifs de soutien pour accompagner ses salariés aidants. La manière dont les collaborateurs se sont impliqués est inspirante. Ils sont à l’origine du programme “cancer et travail : agir ensemble”. Hélène Bonnet est celle qui coordonne ce programme au sein du département RSE de Sanofi France.
Programme « Communautaire »
Il y a trois ans, avec six autres collaborateurs et collaboratrices concernés, ils ont lancé cette initiative. « Nous voulions créer des espaces confidentiels pour libérer une parole, chercher une aide ou trouver une information », souligne Hélène Bonnet.
Ce programme “communautaire” soutient donc tous les salariés vivant une situation de cancer qu’il soit malade, aidant, manager ou collègue. Il fournit des solutions concrètes aux salariés aidants, facilite le retour au travail des salariés touchés par un cancer et soutient les managers accompagnants en se basant et valorisant la capacité d’action de chaque personne.
Les « antennistes »
Concrètement, sur chaque site de l’entreprise, des salariés réunissant différentes disciplines (expertises métiers) sont formés aux impacts de la maladie, aux dimensions du rétablissement et à l’écoute active. Certains d’entre eux ont été directement ou indirectement touchés par le cancer. Ils constituent ce que l’entreprise appellent des “antennistes”, identifiés par les autres salariés comme des personnes ressources à qui parler. Ce lien de proximité est très important pour instaurer la confiance. « Ces personnes accueillent, écoutent et aident à identifier les besoins au fil de la situation. Elles soutiennent, informent et orientent également le salarié demandeur, et construisent avec lui dans la durée », poursuit Hélène Bonnet.
Inclusif, participatif et engageant
Depuis son lancement, 260 salariés de Sanofi France ont profité de cet accompagnement personnalisé. Une enquête menée auprès des bénéficiaires de ce dispositif révèle son intérêt et sa pertinence : 98 % des répondants jugeaient l’expérience utile et 100 % des participants se disaient prêts à la recommander à leurs collègues. Cette approche pourrait inspirer les entreprises qui souhaitent soutenir les projets portés par leurs salariés autour de leurs besoins liés à l’aidance. Cela a du sens pour les salariés puisqu’ils y participent directement à un projet qui correspond à leurs besoins. Que demander de mieux pour les fidéliser encore plus !
Exit les réponses toutes faites !
Il n’existe donc pas de mode d’emploi pour engager réellement vos collaborateurs autour de la thématique des aidants. C’est à vous, en tant qu’employeurs, d’être à l’écoute et de trouver le moyen de les impliquer. Donc, votre rôle n’est pas d’apporter des réponses toutes faites mais bien d’interroger vos salariés en offrant les conditions nécessaires à l’expression de leurs besoins et de trouver par eux-mêmes les réponses. Et vous, de leur donner les moyens de les concrétiser.
Vaste sujet, n’est-ce pas? Parlons-en ensemble en prenant rendez-vous ici et voyons ce qui est possible de mettre en place.